50 ANS DE COUPE DU MONDE, DONT 40  ANS DE COUPE DU MONDE À CRANS-MONTANA 

La Coupe du monde de ski alpin fête tout au long de la saison 2016/17 ses 50ans d’existence. Pour Crans-Montana aussi, il est question d’anniversaire puisque le Haut-Plateau a accueilli ses premières courses de Coupe du monde il y a 40 ans. La station valaisanne, qui veut organiser de nouveaux Championnats du monde après ceux de 1987, est aujourd’hui devenue une étape incontournable du calendrier et une classique du circuit féminin. - Voir Galerie photos en fin de texte.

Crans-Montana a fait son entrée en Coupe du monde le week-end des 25 et 26 janvier 1977, alors que ce circuit n’était vieux que de 10 ans. Les années ont passé mais la station valaisanne continue d’organiser des événements sportifs prestigieux, la Coupe du monde de ski en hiver mais aussi l’Omega European Masters en été, l’un des tournois de golf les plus cotés en Europe. Cette Coupe du monde sera à nouveau à l’honneur les 24, 25 et 26 février prochain, pour ce qui constituera la « revanche » des Mondiaux de St-Moritz. Un Super-G et deux Combinés Alpins sont programmés sur l’exigeante piste du « Mont Lachaux », où en découdra la crème de la crème, tant dans les disciplines de vitesse qu’en technique. 

Une idée originale de Serge Lang

Cela fait plus de cinq décennies que l’idée d’une Coupe du monde a été développée par l’un des journalistes les plus reconnus de l’époque, le Français Serge Lang. S’inspirant de ce qui se faisait notamment en cyclisme, il a créé un circuit de plusieurs courses, permettant ainsi de désigner les meilleurs skieuses et skieurs de l’hiver. Personne ne peut savoir ce que serait devenu le ski alpin de compétition sans l’idée de Serge Lang, décédé en 1999 d’un arrêt cardiaque. Son projet, développé avec les chefs des équipes françaises (Honoré Bonnet) et américaine (Bob Beattie), puis plus tard par l’Autrichien Sepp Sulzberger, est en tout cas devenu l’une des plus belles réussites de l’histoire du sport. Présentée lors des Mondiaux de 1966 à Portillo au Chili, la Coupe du monde a d’abord été organisée de manière indépendante par Serge Lang et ses acolytes, avant que la FIS ne l’intègre lors de son congrès en mai 1967.

La Coupe du monde a connu quelques accrocs au début, avec notamment des courses qui se chevauchaient et de nombreux changements de règlement. Le circuit féminin n’était pas non plus vraiment considéré à l’époque, les Dames devant souvent courir en semaine tandis que les Hommes avaient le droit de s’aligner le week-end. Cela a bien changé depuis, et la Coupe du monde FIS est devenue un produit très bien structuré. Crans-Montana en a évidemment profité, et la station valaisanne peut aujourd’hui s’enorgueillir d’accueillir une classique du circuit féminin. Des courses sont d’ores et déjà programmées jusqu’en 2020 : du 2 au 4 mars 2018 (Combiné Alpin, Descente et Super-G), du 23 au 24 février 2019 (Descente et Combiné Alpin), du 22 au 23 février 2020 (Descente et Super-G). 

De Marie-Theres Nadig à Alberto Tomba

Dès son arrivée en Coupe du monde en janvier 1977, puis lors des éditions suivantes en 1979, 1981 et 1986, Crans-Montana a été le théâtre de victoires de skieurs prestigieux. La toute première de ces victoires revint à l'Autrichienne Brigitte Totschnig (portrait Galerie photos), le 25.01.1977 en Descente. Quasiment toutes les stars de l’époque se sont imposées sur le Haut-Plateau, que cela soit Marie-Theres „Maite“ Nadig (photo action), Perrine Pelen, Lise-Marie Morerod (photo avec globe de cristal), Erika Hess (photo Slalom), Christian Neureuther, Phil Mahre, Marc Girardelli ou encore Peter Müller (photo podium Descente 1981: 2e derrière Steve Podborski CAN et devant Ken Read CAN). Après les Championnats du monde de 1987, Crans-Montana est revenue en Coupe du monde pour une deuxième période entre 1992 et 1998, accueillant notamment à deux reprises les finales de la Coupe du monde. En 1992 justement, Carole Merle et Alberto Tomba (photo podium) avaient survolé les débats, remportant deux courses chacun. Cela n’avait toutefois pas suffi à Tomba pour remporter le globe du classement général, qui était revenu au polyvalent grison Paul Accola. Pour les finales de 1998, la Slovène Urska Hrovat et l’Autrichienne Alexandra Meissnitzer s’étaient imposées chez les Dames, tandis que les Autrichiens avaient fait un carton chez les Messieurs : Josef Strobl avait gagné en Descente devant le jeune Didier Cuche et Stephan Eberharter s’était adjugé le Géant. Le mot de la fin était toutefois revenu à Alberto Tomba qui avait bouclé ces finales, de même que sa majestueuse carrière, en gagnant un ultime slalom.

Crans-Montana a ensuite disparu de la Coupe du monde pendant une décennie. Elle y était revenue en 2008, tout en organisant d’autres compétitions comme les finales de la Coupe d’Europe en 2009 ou les Championnats du monde Juniors en 2011. Cette nouvelle ère porte la patte du Président du Comité d’Organisation Marius Robyr, brigadier de son état et qui fut pendant 18 ans le commandant de la Patrouille des Glaciers. Les deux Vice-Présidents ont aussi joué un rôle primordial, que cela soit Markus Murmann (Directeur course) ou Hugo Steinegger (Chef Promotion/Communication/Médias). Leur travail et leur motivation a fini par payer, et Crans-Montana vise aujourd’hui l’organisation des Championnats du monde de 2025. Le dossier de candidature doit être soumis en 2019, avec Marius Robyr comme chef de projet agissant au nom des communes du Haut-Plateau. 

Des skieuses en vedette, une météo en trouble-fête

Le dernier chapitre dans l’histoire de Crans-Montana avec la Coupe du monde a commencé en mars 2008. A partir de cette date, les Dames ont fait halte à quatre reprises en Valais alors que les Hommes s’y sont arrêtés en 2012, d’abord sur la piste « Nationale » puis sur celle du « Mont Lachaux ». Côté féminin, les stars ont toujours été au rendez-vous, à commencer par Lindsey Vonn, victorieuse à deux reprises en Descente en 2008 (photo saut)  et 2010. Anja Pärson (victoire en Combiné en 2008), Dominique Gisin (première du Super-G en 2010 devant Lindsey Vonn) et Andrea Fischbacher (sacrée en Descente en 2014 devant Anna Fenninger et Tina Maze) ont aussi décroché la timbale sur le Haut-Plateau. Lors de la dernière édition en date en 2016, c’est Mikaela Shiffrin qui, à peine revenue de blessure, avait triomphé en Slalom devant Nastasia Noëns et Marie-Michèle Gagnon (dernière photo dans la Galerie). Outre le come-back gagnant de Shiffrin, cette édition 2016 avait été marquée par des conditions très hivernales, trois mètres (!) de neige fraîche tombant au cours de la semaine, ce qui avait conduit à l’annulation de la Descente et du Combiné Alpin. Ce n’était toutefois pas la première fois que la météo jouait les trouble-fête en Valais, le programme ayant été aussi perturbé en 2010 (trop de vent) et en 2014 (brouillard). Moins chanceuse jusqu'à ce jour sur le Haut-Plateau valaisan, mais incroyablement populaire, la gagnante du classement général de la Coupe du monde 2015/16, Lara Gut, enthousiasme la foule à chacun de ses séjours (Galerie photos: lors du tirage au sort des dossards 2016).

Une dernière course à domicile pour Didier Cuche

Si les Dames ont souvent tenu le haut de l’affiche ces dernières années à Crans-Montana, les Messieurs ont aussi été à l’honneur en 2012, lors d’une édition inoubliable suivie par quelque 50'000 spectateurs sur les trois jours. Didier Cuche en avait profité pour disputer ses dernières courses en Suisse, s’offrant pour ses adieux (Galerie photos) une victoire et une 3e place lors des deux Super-G au programme. A peine élu « Suisse de l’année 2011 », le Neuchâtelois avait reçu un accueil triomphal de la part du public valaisan. Un géant avait clôturé cette édition 2012, remporté par l’Italien Massimiliano Blardone devant les Autrichiens Marcel Hirscher et Hannes Reichelt.


Texte écrit par Beat Caspar. Traduction en français par Grégoire Silacci.

DEPREZphoto SA, Crans-Montana