La mythique piste Nationale reçoit le feu vert de la FIS

La piste Nationale de Crans-Montana a passé tout dernièrement avec succès l’inspection de la FIS. Hannes Trinkl, le directeur des courses de vitesse de la Fédération Internationale de Ski, et son assistant Raimund Plancker ont donné leur feu vert à la mythique piste du Haut-Plateau pour accueillir les compétitions masculines des Championnats du monde. Stéphane Robyr, chef technique des courses de Coupe du monde de ski de Crans-Montana, le chef de piste Patrice Morisod, Bertrand Cassignol, CEO des remontées mécaniques CMA, ainsi que Daniel Bollinger, directeur des Championnats du monde de Swiss-Ski, ont également pris part à l'inspection de la piste.

L'enneigement artificiel doit toutefois encore être installé sur la partie sommitale du parcours, divers câbles de fibres optiques doivent également être posés et des corrections minimales de la piste doivent être effectuées afin de répondre à tous les critères de sécurité requis pour accueillir des épreuves mondiales.

Mythique, la piste Nationale l’est. On en veut pour preuve sa très riche histoire. En 1940, les Championnats de Suisse de descente devaient s’y dérouler, avec un départ à Cry d'Er et une arrivée devant se situer juste au-dessus de la Clinique lucernoise. Mais ceux-ci ont dû être annulés en raison de la mobilisation de l'armée suisse suite à la Seconde Guerre mondiale.

De 1942 à 1966, la Nationale était, chaque année, le théâtre du Trophée du Mont Lachaux (courses FIS A et B) qui réunissait aussi bien les dames que les hommes, ces derniers s’élançaient de Bellalui. Le skieur local Georges (Collo) Felli, qui était également sauteur à ski et joueur de hockey sur glace, a longtemps détenu le record du parcours. Lors de la dernière édition de la compétition remportée par l'Allemand Franz Vogler, on retrouve un certain Bernhard Russi qui, du haut de ses 18 ans, avait pris le 20e rang avec le dossard 80. Des noms célèbres figurent sur le tableau d’honneur des vainqueurs de l’épreuve: Madeleine Berthod, Erika Netzer, Brigitte Lafforgue ou encore Annerösli Zryd chez les femmes, Edy Rominger, Stein Eriksen, Chiharu Igaya, Edy Reinalter, Christian Pravda, Egon Zimmermann et Karl Schranz chez les hommes. Le Trophée du Mont Lachaux a disparu après le retrait de la contribution annuelle de 30'000 francs qu’offrait chaque année la commune de Crans-Montana (!).

En 1977, la Coupe du monde de ski alpin féminine fait pour la première fois escale à Crans-Montana. L'Autrichienne Brigitte Totschnig avait remporté la descente sur la Nationale devant Evi Mittermaier, Anne-Marie Pröll et Marie-Therese Nadig. La Française Perrine Pelen avait triomphé en slalom devant Lise-Marie Morerod et Fabienne Serrat. Jusqu'aux inoubliables Championnats du monde de ski alpin FIS de 1987 organisés sur le Haut-Plateau, la Nationale a encore accueilli à cinq reprise le Cirque blanc (trois fois pour les hommes, deux fois pour les femmes). La descente et le slalom du Lauberhorn, qui avaient été annulés par manque de neige, avaient notamment été repris à Crans-Montana.

La nouvelle ère de courses de Coupe du monde, relancée par Marius Robyr et Hugo Steinegger, débute avec des compétitions féminines en 2008 et en 2010 sur la Nationale, suivies par trois courses masculines en 2012. Depuis 2014, l’étape de Crans-Montana est devenue une classique du calendrier de la Coupe du monde dames sur l’attractive piste du Mont Lachaux – site des épreuves féminines des CM’87. Cette dernière a été rénovée et modernisée en plusieurs étapes, et grâce à de gros investissements. Elle répond maintenant, tout comme la Nationale, aux exigences requises pour les Championnats du monde 2027. Les deux pistes ont été réhomologuées par la FIS en 2022.

La piste Nationale a également subi plusieurs sérieux liftings, notamment en 1971, pour créer le tracé des Championnats du monde de 1987, ainsi qu'en 2007, afin de pouvoir accueillir dès 2008 à nouveau la Coupe du monde de ski alpin sur le Haut-Plateau. Des travaux conséquents ont encore eu lieu en automne 2021 dans la partie supérieure du parcours, entre le départ à Bellalui et Cry d'Er.

Hannes Trinkl a fait l'éloge des travaux réalisés lors de l'inspection de la piste. «La Nationale répond parfaitement aux exigences techniques du ski de compétition moderne. De plus, elle est très spectaculaire, autant pour les spectateurs sur place qu’à la télévision", a déclaré l'ancien champion du monde de descente autrichien (2001) et médaillé de bronze des JO 1998 à Nagano/JAP. La Nationale est un véritable défi pour les athlètes, par sa longueur de 3'670 mètres. Le départ est situé à 2'520 mètres d’altitude pour une arrivée à 1'545 mètres, soit un dénivelé de 981 mètres. Le temps de course estimé se situe entre 2’10 et 2’15.

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